Teoula, voyage en famille autour de l'Atlantique
Traversée Gibraltar – Canaries
Après avoir attendu une bonne fenêtre météo, nous quittons enfin Gibraltar, laissant derrière nous nos amis et voisins de ponton, et la marina de Queensway en piteux état.
Suite à la tempête, l’un des deux pétroliers s’est disloqué en deux parties, laissant filer sa cargaison, et la rumeur d’une marée noire enfle sur les pontons.
Pour protéger ses occupants, la marina de Queensway est maintenant fermée par une barrière anti-marée noire. Pour sortir, nous devons demander l’ouverture de cette barrière. Le personnel vient nous ouvrir et s’empresse de la refermer derrière nous en nous souhaitant bonne chance…brrrrr…. Nous nous frayons un chemin parmi les innombrables débris qui flottent sur l’eau. Par endroits, l’eau est noire et visqueuse…En nous glissant entre les cargos au mouillage, nous découvrons qu’ils ont tous installé des ceintures de protection anti marée noire…Les rumeurs d’une marée noire semblent se confirmer…Une dernière épreuve avant de rejoindre le grand océan Atlantique. Quitter Gibraltar sans salir les coques de Teoula !!!
Jeanne et Juliette sont envoyées à l’avant pour guider Teoula dans ce labyrinthe de plaques noires et de débris flottants. Mission accomplie, après une heure de gymkhana, nous sortons enfin de la baie et atteignons des eaux plus claires. Ouff !!!
Le temps est clément, le soleil nous chauffe et le vent monte doucement. Un fort courant nous pousse vers l’atlantique. Nous longeons la côte sud de l’Espagne, et déjà Tarifa s’annonce. De l’autre coté, nous assistons au défilé des cargos qui suivent scrupuleusement leurs rails. Nous sentons qu’une page se tourne…Nous repasserons ici dans un an, mais pour le moment, nos pensées sont tournées vers notre prochaine destination ; Les Canaries.
La houle s’allonge, le vent monte…Nous croisons les dernières veines de courants qui cherchent à forcer leur entrée dans la Méditerranée.
Au revoir Méditerranée, Bienvenue en Atlantique…
Grand soleil, nuits de pleine lune, vent arrière, entre 10 et 25 nœuds, nous mettrons 4 jours et 4 nuits pour atteindre les îles Canaries. Notre première grande navigation sera parfaite à tous points de vue.
Suivant les conseils d’Edmondo, nous contournons largement le cap d’Esparel afin d’éviter les pêcheurs marocains et leurs filets dérivants, véritables pièges à bateaux et cauchemars des plaisanciers.
Je pointe sur la carte les trajectoires de deux cargos qui nous devancent. En suivant leurs routes nous devrions éviter les prochains filets dérivants. Bonne pioche…nous passerons notre première nuit tranquillement, sans tomber dans ces pièges.
Les jours suivant se suivent et se ressemblent : il fait doux, le vent nous pousse gentiment dans la bonne direction. L’incontournable CNED rythme nos journées, tandis que les nuits s’organisent autour des quarts : Je prends le premier quart de 9h à minuit et le troisième de 2 heures à 5 heures du matin. France prendra le second, de minuit à 2 heures du matin, et le dernier de 5 heures à 8 heures. Jeanne la rejoindra un matin pour admirer le lever du soleil.
Le second jour est un peu plus difficile que le premier. Nos organismes doivent se réhabituer aux mouvements de la mer, mais personne n’est malade cette fois-ci. L’équipage de Teoula commence à être bien amariné.
Nous découvrons par mails interposés que Rolando et Sara, nos amis de Malikalalou que nous avions rencontré à Majorque sont devant nous, 75 miles plus au sud !!! Nous échangerons par mail deux fois par jour nos positions, nos relevés de vent, et nos menus…Nos destinations sont identiques : Puerto Calero sur Lanzarote.
Le troisième jour sera la journée de la boulange : Juliette nous fera un pain, tandis que Jeanne nous fera une belle brioche. L’odeur du pain rempli le bateau….Hummm....Rolando et Sara salivent à distance. Nous leur mettrons de côté une miche de pain et une miche de brioche, en leur glissant nos recettes.
Le quatrième et dernier jour, nous arrivons sur Graciosa, petite île tranquille au nord de Lanzarote. Nous jetons notre ancre dans la jolie baie de Playa Francesa, au pied d’un petit volcan. L’eau est turquoise, le sable blond, la terre ocre. Les couleurs sont douces, l’endroit est calme…le soleil nous chauffe…nous sommes bien.
France et les enfants décident d’explorer l’île, direction le petit village de Caleta del Sebo.
Marée noire en quittant Gibraltar...Beurk !!
Ouf...du bleu, du bleu, du bleu...
L'incontournable CNED...No comment...
Lever du soleil...la récompense du dernier
quart de nuit
Visite matinale d'une courageuse équipière