Teoula, voyage en famille autour de l'Atlantique

Midnight Express à la Barbade

28/01/2009 05:41

Premier matin à La Barbade ; Nous nous réveillons devant notre belle plage de sable blanc. L'eau est turquoise, et nous voyons régulièrement des tortues nager autour du bateau.

 

Mais, il est déjà neuf heures, et il faut que je file faire mes déclarations habituelles : immigration, douanes, service sanitaire. Bruno qui nous a quittés pour retrouver les siens en Martinique doit déjà être dans son avion. Je lui téléphone et j’apprends qu’il a dû parlementer sec avec la police des frontières de l’aéroport pour expliquer qu’il quittait La Barbade…sans y être encore officiellement entré… « Yes, because, I came with a sailing boat…yesterday, late at night » Il me dit qu’il s’est fait cuisiner, et a finalement dû lâcher le nom du bateau du passeur : Teoula.

Je comprends à ce moment, que je vais devoir la jouer fine avec les services de l’immigration.

 

Pour commencer, je me perds, et échoue dans un bâtiment des douanes, où je me fais littéralement engueuler par une grosse mama avec des barettes plein les épaules.

-          Et pourquoi, êtes-vous ici ???

-          Ben…pour faire mon entrée…

-          Mais vous n’avez pas le droit de marcher sur le sol de la Barbade…vous êtes entré illégalement !!! Et vous avez marché longtemps ?? Quoi, quinze minutes !!! Mais vous êtes un immigré clandestin…

J’écoute son délire, et lui demande comment faire une entrée dans un pays, si l’on ne peut pas marcher jusqu’aux services concernés pour faire sa déclaration…Je n’aurais pas du !!!

Elle gueule encore plus fort !!!

-          Ah oui, les services concernés…Nom du bateau…Je vais les appeler les services concernés…

Et merde, Mon dossier va être en haut de la pile quand j’arriverai dans les « services concernés ».

Finalement, elle se calme. Je lui demande alors où se trouvent les services concernées. Elle ne prétend pas m’aider…sous prétexte que je ne devrais pas être là….pour elle, je n’existe pas, donc elle n’a pas à m’expliquer…Une certaine logique qui me projette dans mes cours de philo… « Je pense donc je suis », « Je n’ai pas fait ma déclaration, donc je ne suis pas ».

 

Je repars donc sans explications, à la recherche du bâtiment abritant mes futurs amis. Il se trouve près du débarcadère des paquebots, là où les touristes débarquent et embarquent par paquets de cent. J’aurais du y penser.

 

Je me dirige vers le bureau de l’immigration. Je toque, j’ouvre la porte, et là je tombe sur une brochette de cinq policiers…Bizarre, d’habitude, il n’y en a qu’un, éventuellement un second dans les lieux très courus. Je vois immédiatement qu’il n’y a pas assez de chaises pour mon club des cinq. Donc, me dis-je en quelques millisecondes, certains doivent venir de l’aéroport !!!

Bonjour…Pas de réponse, juste un sourire en coin…à moins que ce ne soit un rictus…

-          Name of the boat ?

-          .... Teoula ....

Là, je sens que la tension est montée de plusieurs crans immédiatement. Puis, directement, sans autre forme d’introduction, celui qui était dans mon dos me pose une première question. Celle à laquelle vous savez que vous n’avez pas le droit à l’erreur. De votre réponse dépendra toute la suite des évènements…

-          Première question : How many people on board ?

-          Je me retourne et lui répond : 5 mais nous étions 6 !!!

Je vois dans les yeux de mon interlocuteur que c’était la bonne réponse. Pourtant, il éclate de rire, puis démarre et monte rapidement dans les tours :

-          What !!! 5 but you were 6 !!! Where is the last one ??

-          Euh… il est passé voir vos collègues à l’aéroport ce matin pour faire son entrée et sa sortie en même temps. Il devait prendre l’avion très tôt ce matin

 

Un autre, plus jeune mais qui à l’air plus dur reprend :

-          Oui, nous l’avons vu ce matin. Il est parti. Il est libre, mais vous vous avez un gros problème. You are the skipper. You are responsible of the crew…You break the law…vous êtes responsable d’immigration clandestine…vous encourez une peine de 5000 $, ou d’un an de prison…ou des deux à la fois !!!!

-          … ???...Glups….

 

Je me défends, re-explique l’histoire depuis le début, notre arrivée très tardive la veille, ma venue ce matin dans le but de faire ma déclaration, les horaires des avions incompatibles avec ceux des services de l’immigration…

Rien n’y fait. Il me demande simplement pourquoi je ne me suis pas levé ce matin pour être dès 6h00 à l’ouverture des bureaux. Je lui rappelle que j’étais en chemin mais que je me suis perdu…en lui rappelant qu’il avait du avoir un coup de fil d’une de ses collègues des douanes. Je lui rappelle aussi que je ne lui avais pas caché que nous étions 6 puis 5, en répondant en toute franchise à son collègue

Re-couplet, « you break the law »…ce en quoi, il avait tout à fait raison…en l’écoutant je me raccroche au regard de son collègue, au fait qu’il est jeune et doit chercher à se faire valoir auprès de ses collègues, que demain c’est Noël, et que…

Finalement, après trente minutes de sermon, entouré de ses quatre collègues, il me dit que…c’est bon pour cette fois…que demain c’est Noël…Ouf, J’ai eu chaud. Je sors penaud comme un gamin pris les doigts dans la confiture, en me disant qu’il avait raison et que la prochaine fois je ferais mes déclarations dans l’ordre !!! Je file voir les deux autres services qui me font remplir leurs formulaires en n-exemplaires tout en me regardant de travers…Ils sont vraisemblablement au courant…

Je ressors avec les passeports tamponnés…Je suis libre, et j’ai faim. Je retourne rapidement sur le bateau, raconter mon histoire.

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