Teoula, voyage en famille autour de l'Atlantique

Les îles vierges, un petit bout de paradis

29/05/2009 15:57

Cette nuit, à minuit, nous quittons le mouillage de Marigot à St Martin, pour une grande ligne droite, plein ouest vers les îles vierges britanniques. Les conditions sont idéales : le vent est portant, la lune de la partie, et la houle trois quart arrière….du billard…
Enfin, une fois que nous serons partis. Hier, un marin d’eau douce italien est venu jeter son ancre devant nous, et nous colle à 10 mètres. Pourtant, ce n’est pas la place qui manque…La baie est énorme, il y a plus de place que nécessaire, mais ce c….. est là, et ne compte pas bouger. Il est sur notre ancre…Impossible pour nous de partir sans lui défoncer la coque…Tiens, en voilà une bonne idée…Dommage que Teoula ne soit pas en acier, sinon c’est ce que j’aurais fait…Bref, je vais voir le c….. en question en lui demandant de bouger, ce qu’il refuse de faire, arguant qu’il ne connait pas bien son bateau, etc…. En lui disant que l’on part le lendemain à minuit, il allonge la tronche…car il sait qu’il devra bouger en pleine nuit…
Mais ce mec est vraiment un incapable, car le soir du départ, à minuit donc, je le vois sortir de son cockpit (tiens, il remonte dans mon estime)…et descendre dans son annexe !!! Mais qu’il ce qu’il fout ce c…. Il se met à pousser son bateau avec son annexe !!! Plus bourin, tu meurs !! Sans compter que je risque de l’écraser entre les deux bateaux…Un sandwich de coques fourré à l’italien !! Je cours sur l’avant du bateau et me met à l’engueuler de toute mes forces. Tous les jurons que je connais en Anglais partent dans la même phrase. Ah, ça me fait du bien de gueuler sur ce bachi bouzouc, ce moule à gaufres, ce cloporte de rital. Des têtes sortent des bateaux aux alentours. Alex de Maranatha, en rajoute une couche en gueulant à son tour. Mais pour le moment, il continue son cirque dans sa petite annexe. Le vent, bien sûr se met de la partie, et comme généralement en voile, la loi de Murphy vient se rappeler à notre bon souvenir…Le vent se met donc à souffler en rafales, et les deux bateaux jouent de l’accordéon. Nous sommes maintenant à 1 mètre de son arrière, toujours bien accrochés à notre ancre. Les pare battages sont mis au cas où nous serions plaqués sur le rital. Finalement, je réussis à déhaler Teoula sur le coté en emmenant notre chaîne. Nous sommes dégagés et pouvons remonter notre ancre, heureusement sans dégâts. Je continue à engueuler le rital. Ca me fait du bien…J’ai les cordes vocales irritées, mais ça me fait du bien…
Enfin, nous pouvons partir. Nous passons près de Maranatha pour un dernier au revoir, et en route pour les BVIs (prononcez BeeVeeAîe), les îles vierges britanniques.

France et moi prenons nos quarts. France et un peu malade comme à chaque reprise de navigation, mais la nuit se passe tranquillement. En regardant la carte des fonds, je suis impressionné par les montagnes que nous survolons. Les fonds passent de 100m à 2000m, forment des vallées à 800-1000m, puis remontent à 200m et redescendent à 2000m. En pleine mer, à 30 milles des BVIs, les fonds remontent brusquement à 20 m. La carte indique « Barracuda Bank »…Tout un programme !!! Nous nous attendons à voir de gros poissons sauter hors de l’eau. Nous devons être proches de la réalité, car des pêcheurs ont posé des casiers, et nous manquons de passer sur la bouée d’un des casiers !!
J’en profite pour dessiner aux enfants les montagnes et les vallées que nous survolons, les questions fusent, et nous voilà partis dans un mini cours sur la formation des montagnes, la tectonique des plaques et la dérive des continents. Un régal pour tous.

Colin sort, jette un coup d’œil et crie…Terre en vue, Terre en vue !!!…comme dans les livres de pirates qu’il lit et relit tous les soirs. Il est heureux d’avoir vu la terre en premier, et demande si l’on pourra boire ce soir un grog, comme le faisait les pirates en arrivant sur une côte. Pas de problème…Apéritif pour ce soir…

Nous arrivons en fin d’après midi à Sopper’s Hole, à l’extremité Ouest de Tortola, face aux USVI, les îles vierges américaines. Rolando et Sara, nos amis de Malikalalou, nous ayant donné toutes leurs bonnes adresses, la liste commence par Sopper’s Hole. L’endroit est tranquille, bien abrité, avec une petite marina bordée de maisons de style colonial aux couleurs riantes.

 



Nous découvrons aussi le style de vie des plaisanciers Américains. Ils naviguent, ou plutôt conduisent leurs bateaux comme des voitures…au moteur, et de préférence à fond. Ils passent à 3m de Teoula sans avoir l’impression de nous gêner. La première fois, j’ai fait un bon, en pensant que le skipper ne nous avait pas vu…mais non, il nous avait bien vu, et nous fera même un petit bonjour en nous rasant les moustaches. Ensuite…on s’habitue. A croire que tous ces touristes regrettent la conduite en ville et les bouchons.

La journée, c’est la course aux bouées car dans de nombreux sites, le mouillage sur ancre est interdit. Du coup, il faut arriver tôt le matin sur les sites intéressants pour trouver une bouée disponible. « Have you seen a mooring balllllll… » est l’expression la plus utilisée par nos amis Américains. Et le soir rebelote, re-course à la bouée pour passer la nuit…car nos amis ne savent pas mouiller à l’ancre. Heureusement, nous avions la liste des « mouillages sympas » de nos amis, et nous avons pu dormir tranquillement à l’ancre, dans des endroits magnifiques…et sans voisins Américains !!!

Le lendemain, après avoir fait l’inévitable clearance d’entrée dans les BVIs, nous louons une voiture et partons à la découverte de Tortola, l’une des deux principales iles des BVIs de cet archipel de 40 iles.

Dès les premiers kilomètres, nous sommes frappés par le relief très escarpé de l’île. Les routes sont si raides parfois que l’on se demande si notre voiture pourra les monter. Mais une fois au sommet, nous découvrons de magnifiques panoramas sur les iles voisines, ou sur les baies de Tortola. C’est tout simplement superbe. Les maisons sont littéralement accrochés à la montagne, à nous donner le vertige. Nous nous demandons parfois comment elles peuvent tenir.

Nous rencontrons Macadoo et Michèle, des amis de Rolando et Sara qui ont un petit paquet pour nous !!! Des cadeaux nous attendent. Nous sommes gâtés par nos amis de Malikalalou.
Nous discutons avec Macadoo et Michèle qui vivent dans la maison de la grand-mère de Macadoo, décédée à l’âge de 106 ans !!!

Nous continuons notre route vers Road Harbour, la capitale de l’île. Nous avons préparé une surprise aux enfants. Nous les emmenons nager avec les dauphins.
A l’annonce de la surprise, il y a un grand blanc ,à l’arrière, dans la voiture… « Nous allons vraiment NAGER avec des DAUPHINS ??? » Excitation, appréhension, un peu de peur pour les plus petits…Puis les questions sont plus précises « ils sont sauvages ces dauphins ?? », « on va nager dans la mer avec eux ??? »
Puis nous arrivons à l’endroit attendu. Dans de grands bassins ouverts vers la mer nagent les dauphins, dressés et habitués à nager avec des personnes. Après discussion avec le personnel nous aurons droit à une séance privée, juste pour nous cinq. Nos amis américains attendront…

Nous commençons par caresser les dauphins qui viennent nous saluer. Le contact est très doux, mais en même temps on sent toute la puissance de ces dauphins. Ensuite nous leur ferons un bisou, chacun à notre tour, puis nous leur serrerons les nageoires. C’est grand finalement un dauphin…plus grand que nous.
Ce contact avec les dauphins est fort et émouvant. Nous sommes tous touchés, émus, par l’intelligence hors du commun de ces animaux.
Puis, chacun à notre tour, nous nagerons avec eux, en nous faisant tirer par deux dauphins en même temps. Et enfin, le « push-up », où les dauphins nous poussent en l’air, par les pieds. Nous avons l’impression de marcher sur l’eau !!!

Tous, petits et grands garderons un souvenir émerveillé de cet après-midi à Tortola.

Le lendemain, nous reviendrons à Road Harbour pour visiter le jardin botanique, petit mais mignon, coincé en plein centre ville.

Nous passerons les jours suivant dans plusieurs mouillages très agréables : Celui de Cane Garden Bay, avec ses restaurants et sa belle plage de sable blond où les enfants joueront toute l’après-midi, Celui de Sandy Spit et de Little Jost Van Dyke, sur Jost Van Dyke.

 



Le plus sauvage, et peut être celui que nous avons préféré, est celui de Little Jost Van Dyke, où nous étions seuls, face à une petite plage qui abritait une famille de pélicans. Nous avons plongé, nagé, pique niqué, exploré l’île, seuls, comme des Robinson Crusoë. La seule visite fut celle d’Erik et de sa famille, avec qui nous avons sympathisé, en nous échangeant les bons coins de plongée. Erik est potier dans le Wisconsin et vient régulièrement aux BVIs pour échapper aux rigueurs de l’hiver. L’année prochaine, ils partent en bateau pour plusieurs années.

 



Grâce à eux, nous découvrons les « Indians », de petites iles au milieu de nulle part avec des fonds magnifiques. Sûrement l’un des plus beaux spots de plongée que nous ayons vu dans le nord des Antilles, avec ses poissons de toutes les tailles et de toutes les couleurs et ses coraux baignés par la lumière du soleil.

Puis, nous visitons les « caves », des grottes marines accessibles uniquement par la mer, et qui auraient inspiré Stevenson pour son roman « L’île au trésor ». Nous partons avec notre annexe, notre lampe de poche, palmes, masques et tubas explorer ces grottes. Certaines sont assez profondes et sombres pour que les enfants fassent demi-tour dès l’entrée…même ceux passionnés par les histoires de pirates !!!

De mouillage en mouillage, nous arrivons aux Baths, endroit mythique des BVIs, où il faut prendre sa « mooring ballll » très tôt le matin, dès 8 heures, tellement l’endroit est couru. L’endroit n’est pas très grand, mais étonnant. D’énormes blocs de granit sculptés par les vents et la mer sont posés sur le sable, ou empilés dans un grand désordre. On se demande d’où viennent ces énormes cailloux. Un géant aurait-il laissé tomber une poignée de cailloux de sa poche ?

 



Ces énormes cailloux posés sur le sable, au bord de l’eau, forment des labyrinthes, des passages, des piscines d’eau de mer dans lesquelles les enfants s’amuseront pendant trois jours. Nous avons même notre piscine privée, avec une entrée secrète par la mer, où nous serons seuls toute une après-midi, les autres visiteurs tournant autour sans trouver l’entrée !!!!

Mais le temps file à toute vitesse, et une fenêtre météo favorable pour remonter vers St Martin sonne la fin de notre séjour aux BVIs. Nous en profitons pour rejoindre rapidement notre base de départ de la transat retour.

Photos : Les îles vierges, un petit bout de paradis

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