Teoula, voyage en famille autour de l'Atlantique
La Barbade, Bridgetown
Dès notre arrivée à La Barbade, nous débarquons – en toute illégalité – nous faire une ventrée de langoustes dans le restaurant qui tend les bras, face à nous, en bordure de la plage. Nous ferons les formalités douanes et immigration demain…juré, promis.
Retour immédiat dans la civilisation : une table, des chaises, des assiettes et des couverts qui ne dansent pas tout seuls, une serveuse, des bières fraîches….et d’énormes langoustes…les mêmes que dans nos rêves !!!
Nous sommes assis en terrasse, au bord de la plage. Il fait déjà nuit, mais les enfants ne résistent pas, et nous filent entre les doigts pour aller courir sur la plage. Juliette et Jeanne sont vite fatiguées, mais Colin court, court, court de tout son saoul. Il revient, repart, zigzague, fait des bonds de cabri…Il se défoule – dixit Colin –.
Malgré la nuit tombée, la température reste douce, et cette plage de sable blanc est devenue sa piste, son anneau de vitesse. Seule la grenadine…et la soif, le feront revenir.
Nous savourons notre traversée et sommes tout simplement heureux et fiers de nous. Le repas n’en a que plus de saveur. Les langoustes sont délicieuses, les bières aussi…
Nous remontons à bord, nous coucher et profiter de cette première nuit sans quart !!! Cela fait bien longtemps que nous n’avons plus eu ce plaisir : se coucher….et DORMIR…sans interruption jusqu’au lendemain matin.
Et oui, chers terriens, vous n’appréciez plus ce luxe. C’est pour vous simplement normal. Mais, nous après ces douze nuits de traversée, nous apprécions autant l’idée d’une nuit de sommeil sans interruption…que le sommeil en lui-même !!!
Bref, direction dodo pour tout le monde, d’autant que Bruno repart demain matin de bonne heure pour la Martinique. Nous avons traversé si vite qu’il pourra même faire une surprise à sa petite famille et les accueillir à leur arrivée à l’aéroport de Fort-de-France.
Le lendemain, réveil…un peu tardif…pour enchainer sur la matinée CNED. Vers 13 heures, tout le monde à faim et nous décidons d’aller trouver notre bonheur à terre. En face du bateau, un ponton nous tend les bras, celui du Boatyard…Serait-il fait pour les navigateurs comme nous ? Son nom semble l’indiquer, mais ce n’est que le nom. Car le vrai, le Yacht Club de la Barbade comme il y en a dans tout port qui se respecte, avec tous les services attendus des navigateurs (restaurant, douches, internet,etc..) est en fait à l’autre bout de la baie. Nous le découvrirons que plus tard.
Pour le moment, le Boatyard, nous tend les bras…pour peu que nous ayons les dollars en poche. Welcome…75 $EC, dès que l’on pose le pied sur le ponton, 75 «iciz » desquels seront déduits l’éventuel repas…bon d’accord. Ca tombe bien, il est midi…Mangeons au Boatyard puisque nous avons mis le pied dedans !!!
Nous cherchons une table tranquille avec vue sur la plage…en fait nous serons à côté des trois billards entourés d’Anglais qui semblent compter les points en alignant leurs cannettes…Bref, des anglais, tous roses, bien bedonnants, discrets à souhaits, en train de biberonner leurs bières depuis le début de la journée. Sûrement des heureux gagnants de packages « all-inclusive-j’ai payé-j’y ai droit-j’m’en mets un maximum ».
Nous commandons des HAMBURGERS et des FRITES…oui, avec triple ration de ketchup…au grand désespoir de France. Pourtant, tout le monde est content, certains sont même ravis !!! Y’a même du Fanta !!! Des petits bonheurs tout simples, après ces 12 jours de pleine mer.
Puis, nous filons faire nos courses pour le repas de Noël. Les magasins sont bondés. Tout le monde fait ses dernières courses de Noël, d’autant plus que les magasins ferment pour les deux jours suivants.
Au mouillage, nous avons revu d’autres équipages français croisés aux Canaries, au Sénégal ou au Cap-Vert et qui se sont donnés rendez-vous pour un réveillon de Noël sur la plage. Nous nous retrouvons donc tous autour d'un buffet pantagruélique : foie-gras fait maison, rillettes de dorade (pêché pendant la transat...pas par nous :-((), champagne...et les incontournables cannettes de bières. Tout le monde s'est repassé le film de sa traversée avec force détails, comparant les routes, les conditions météo, les succès de pêche (là nous n'avions rien à dire...), les pépins et les joies de la navigation. Les sept enfants des différents équipages, après avoir dévoré l'apéritif, ont regardé Kirikou et les bêtes sauvages avant de jouer tous ensemble sur la plage.
Le lendemain matin, le Père Noël avait trouvé le chemin jusqu'à nous....Ouf. Colin est rassuré. Les cadeaux sont bien arrivés pendant la nuit !!! Un vaisseau Starwars en Lego pour Colin, des Playmobils pour Jeanne et un « bon pour un i-pod » pour Juliette. Les enfants sont aux anges. Nous avions préparé ces cadeaux cet été et les avions cachés à bord jusqu’à ce jour.
Mais trêve de temps libre et retour en force du CNED. Il s’agit de garder le bon rythme, et de s’avancer en prévision des jours que nous passerons avec Bruno et sa famille. Les enfants ont tellement envie de jouer avec Paul et Manon, et nous ne voulons pas les priver de ce plaisir. Nous avons donc choisi de nous avancer sur le programme du CNED.
Longue matinée studieuse, jusqu’à deux heures, où nous partons à l’autre bout de la baie vers le « vrai » Yacht Club. Nous avons réservé une table par téléphone, et grand bien nous a pris. Ce sont les vacances de Noël et le Yacht Club est très prisé. Il est même complet aujourd’hui, dimanche ; Tous ses membres et leur famille profitent de la bonne table et de l’endroit très agréable. Ces sont essentiellement des expatriés, principalement des anglais, mais d’une autre espèce que ceux du BoatYard, plus discrets, plus polis, des membres « honorables » du Yacht Club qui savent se tenir droit même après plusieurs bières. Nous profitons de l’endroit avec plaisir. La plage est toujours aussi blanche, l’eau aussi claire. Un vrai délice après un si bon repas. Nous croisons d’autres équipages qui se sont glissés dans la foule des membres, et profitent autant que nous du lieu.
Demain, journée découverte, direction « Sunbury Plantation ». Nous prenons un bus local vers Sunbury, Un bus bleu. Les bus bleus des lignes régulières qui sillonnent l’île en suivant des horaires précis. Ils roulent lentement, et ne s’arrêtent qu’aux arrêts prévus. Un bus « normal », comme chez nous.
Nous découvrirons plus tard dans la journée, les autres bus : les jaunes puis les blancs.
Les jaunes sont comme les bleus. Ils coûtent le même prix, mais roulent plus vite, s’arrêtent quand vous le voulez – où quand le chauffeur le veut – et transportent deux fois plus de personnes que le nombre maximal affiché sur la plaque au dessus du chauffeur.
Les blancs sont encore une autre espèce, plus proches des « aluger » ou des « collectivos » du Cap-vert. Ce sont des mini-bus, qui partent quand le chauffeur à le compte de passagers qu’il souhaite, et qui roule à tombeau ouvert. Tout le monde est assis –et il vaut mieux, compte tenu de la vitesse des engins- parfois sur un siège, parfois sur un strapontin, parfois sur les genoux de votre voisin, à moins que ce soit lui qui vous enfonce les coudes dans le ventre. Mais, la couleur est clairement annoncée… bleu, jaune ou blanc…
Nous descendons de notre bus bleu à l’arrêt souhaité, guidés par une charmante dame. Nous avons d’ailleurs trouvé tous les habitants de la Barbade charmants, prêts à nous aider, sans arrière pensée (Ceci concerne même mes amis de l’immigration – sans rancune).
Et nous voilà partis sac au dos à travers la campagne, pour une petite marche de quelques kilomètres jusqu’à Sunbury. Cela fait du bien de marcher, de sentir ses jambes fonctionner –certes, un peu mollement – Les couleurs sont dans les gammes de vert, reposantes, après toutes les gammes de bleu. Nous arrivons devant une belle demeure, ancienne maison des propriétaires d’une grande plantation de canne à sucre. Les pièces sont vastes et lumineuses, meublées de mobiliers, d’outils et d’instruments d’époque, retraçant la vie quotidienne au XVIIème siècle. C’est inattendu et très intéressant, pour nous et pour les enfants, qui découvrent les premiers téléphones, une antique machine à calculer, les premiers frigos, les jeux des enfants de l’époque. Nous passons un très bon moment tous ensemble, avant de se faire envahir par un troupeau d’anglais en vacances –encore eux- mais qui repartiront bien vite…vers le bar. Vous pensez peut-être que je suis mauvaise langue, mais je n’ai rien inventé.
La visite se poursuit dans les caves par une découverte de calèches et de machines agricoles utilisées par les occupants de Sunbury. C’est à nouveau très intéressant, et déclenche de nombreuses questions de la part des enfants.
Un bus jaune et un bus blanc plus tard, nous visitons le musée de la ville de Bridgetown, installé dans l’ancienne prison de la ville. Le site est restauré à merveille, superbe. Les expositions sont intéressantes, très variées : reconstitutions d’intérieurs d’époque, exposition d’œuvres d’art en coquillages, exposition de gravures représentant l’île et ses habitants à différentes époques, exposition sur l’Afrique et sur les origines de l’homme. Et cerise sur le gâteau, nous avons le musée pour nous tous seuls. L’endroit est tranquille et nous prenons plaisir à trainer dans les lieux.
Demain, nous passons notre dernière journée à la Barbade : au programme, une visite à mes amis de l’immigration pour faire les papiers de sortie, une session CNED et une visite au Yacht club. Nous partons le soir, pour douze heures de navigation jusqu’à Béquia aux Grenadines où nous devons retrouver Bruno, et sa petite famille, pour le réveillon de fin d’année.
Touche pas à mon Nutella...
Récré après le CNED du matin
Un visiteur régulier
Eh oui, il pleut aussi par ici..
Coucher de soleil sur Bridgetown