Teoula, voyage en famille autour de l'Atlantique

CVD...Kesako ???

29/11/2008 09:24

Nous voici arrivés à Dakar, plus exactement au CVD (cercle de voile de Dakar), haut lieu de rendez-vous mondains à la belle époque, et point de passage actuel des navigateurs de tous poils. Le cercle est une association qui fonctionne sur un mode collectif, avec ses membres (longue durée ou de passage) et son équipe opérationnel animée par Gérard qui accueille tous les navigateurs à bras ouverts, avec punch et bonne humeur.

 

Nous découvrons l’endroit : tous les bateaux sont au mouillage, et un service de navette circule entre les bateaux et l’unique ponton pour embarquer ou débarquer les équipages. Pour l’appeler, il suffit d’un, ou deux, ou trois coups de trompe…à la grande joie de Colin qui en profite pour faire le plus de bruit possible avec notre trompe….La navette nous entend à chaque fois, plutôt deux fois qu’une !!!

A terre, le CVD regroupe tous les services que l’on peut attendre : douches, laverie avec Fatou, Bar, wifi. Il y a même une cuisine, un atelier, une voilerie, un petit chantier avec un travel-lift qui sort tous types de bateaux pour les réparations, un petit restaurant en face qui sert les repas à tous les membres du CVD, bref tous les services pour les navigateurs de passage…et pour ceux – et ils sont nombreux - qui ont posés leur ancres ici pour une durée disons…floue, longue, indéterminée.

Parmi ces habitants longue durée – pardon, ces membres aux cotisations annuelles – nous faisons figure de martiens pressés.

 

Le lieu est fort sympathique, au fond de la baie de Hann. Il parait que la baie était magnifique, l’eau claire et la plage parmi les plus agréables de Dakar. Aujourd’hui, c’est malheureusement devenu un dépotoir, avec des égouts qui se jettent directement dans la baie rendant la baignade interdite, l’eau non potable. A cela vous ajoutez les odeurs fortes du marché aux poissons – très actif au demeurant – mais au vent du CVD, et vous avez une la figure complète.

 

Heureusement, le site du CVD est très agréable, avec sa terrasse abritée par de grands arbres centenaires, son aire de jeu pour les enfants, et ses nombreuses zones ombragées, idéales pour les cours du Cned, les repas entre familles, ou les dégustations de bières. C’est aussi un endroit de rencontres et d’échanges de bons tuyaux aussi bien pour Dakar que pour le SineSaloum ou la Casamance.

 

Finalement, nous retiendrons – hormis les contraintes d’accès à l’eau potable - que le CVD est un havre de calme, de tranquillité et de gentillesse.

 

Première étape, l’immigration et les douanes. Comme dans tout pays, c’est la première tâche que tout marin doit accomplir. C’est parfois très rapide, parfois très lent, toujours différent et souvent l’occasion d’un premier contact avec le pays et notamment l’administration du pays. Je trouve que c’est toujours très révélateur du fonctionnement global du pays…

A Gibraltar, c’était poli, rapide et professionnel, aux Canaries, plus lent, précis mais efficace. Ici, je m’attends à redécouvrir l’Afrique que je connais déjà pour avoir visité quelques pays d’Afrique noire dans une vie antérieure…voyons voir…

Afin de rendre les étapes plus sympathiques, je profite de l’arrivée de Jacques skipper d’un autre bateau français Intelria qui est arrivé dans la matinée pour faire avec lui le tour des administrations. Et oui, car après une explication dans le détail par le CVD, nous comprenons qu’il faut se rendre dans trois endroits différents : l’immigration pour les visas, les douanes pour le « passavant de circulation» de 15 jours, et la direction générale des douanes pour prolonger le passavant qui sera trop court.

 

Première étape, direction l’immigration, où nous devons voir un certain Mr Diouf. Mr Diouf est charmant, il nous tamponne les passeports rapidement. Je lui passe le bonjour de Gérard du CVD. Le visage se fend d’un grand sourire. Une autre personne débarque dans le bureau, et l’interpelle…c’est son cousin du ministère des transports qui vient lui dire bonjour…deux minutes plus tard, une autre personne entre…c’est fois-ci, c’est son grand frère…les explications sont un peu compliquées, mais fort sympathiques…il y a juste les passeports que nous aimerions bien récupérer avant que la petite sœur ou la belle mère ne passe…car l’heure tourne….finalement, Mr Diouf nous rend les passeports tamponnés. Bingo…

 

Direction – les douanes, Mole 10…sans plus d’explication…devant la grille du mole 10, nous cherchons le bureau des douanes…C’est au second étage, il faut suivre les flèches… nous parvenons au bureau indiqué, nous frappons par politesse – ou par déférence pressentie – Bien nous en a pris. Nous tombons sur un monsieur en  uniforme, assis derrière une pile de dossiers ...avec devant lui…une batterie de tampons…Aïe…l’affaire s’annonce mal…la mine satisfaite du fonctionnaire qui connait son importance, le regard de travers avec un demi-sourire, la batterie de tampons….Je le sens pas, le monsieur des douanes…Bonjour…pas de réponse…nous nous asseyons…c’est pourquoi ?....nous sommes arrivés en bateau ce matin. Nous venons pour le passavant….les papiers, et 5000 CFA…pas très aimable, mais nous progressons. Nous lui donnons l’argent et les photocopies prévues. Nous essayons de détendre l’atmosphère…flop, et re-flop…Une personne entre dans le bureau avec un pile de dossiers…et voilà nos dossiers mis sur le coté…place, il y a du travail important qui vient d’arriver…Voilà notre douanier qui aligne les dossiers fraichement arrivés, se positionne comme Carl Lewis sur la ligne de départ du 100 mètres…Attention, nous allons avoir droit à une démonstration d’art administratif…A voir les préparations, ce doit être du niveau jeux olympiques de l’administration…Dans la main gauche, trois tampons, pris en même temps, deux encriers de couleur différentes sont ouverts. Dans la main droite, un stylo bille. Au milieu, la pile de formulaires qui va passer l’étape des douanes…Attention, c’est parti : trois tampons sur chaque feuille, une date et une signature au stylo, une humectation de l’index…et au formulaire suivant…et ainsi de suite jusqu’à épuisement…de la pile de formulaires…Là je dis bravo, et toujours sans un mot pour ne pas froisser mon douanier, je lui décerne la médaille d’or 100m tamponné, signé. Un grand moment de l’administration Africaine, où – je l’avais oublié - sans tampon vous n’êtes rien…Nada…

Reste maintenant à agrafer les formulaires deux par deux, tâche confiée à un subalterne qui fait son entrée dans le bureau. Mais l’agrafeuse ne fonctionne plus. Il manque un ressort…nos trois fonctionnaires se mettent à chercher la pièce manquante….voilà un quart d’heure qu’ils cherchent à trois dans le bureau. Jacques et moi, nous nous regardons – surtout sans rire – et nous gardons bien d’intervenir. Profil bas, pas de sourire, pas de remarque. Nous attendons notre tour.

Finalement, l’agrafeuse est remise en état, et après engeulade en Wolof notre douanier peut revenir à nos moutons.

Il sort un grand registre, LE registre aux passavants…nous essayons de redétendre l’atmosphère…reflop…nous attendons patiemment que les passavents soient émis, pour tenter la dernière étape dans l’après-midi, mais il sera trop tard…il est 17 heures…c’est la descente de l’administration – comprenez la fermeture des bureaux.

Trois heures pour deux étapes, c’est finalement honorable. Nous reprendrons la suite demain.

Retour au CVD. Nous buvons une Gazelle, bière locale, pour fêter ces premiers tampons !!!

Je croise France et les enfants qui vont se rafraichir – et se laver – sous la douche. Je ferais de même avant de nous retrouver tous ensemble au bar autour d’une grenadine…à moins que je ne goûte la Flag, l’autre bière locale qui tente de détrôner la Gazelle.

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 Colin appelle la navette et en profite pour

 faire le plus de bruit possible !!!

 Le restaurant qui nourrit tous les membres

 du CVD