Cuba, La Havane, par Juliette

« Mon île est un long crocodile vert aux yeux d’eau et de pierre » N.G

« Mon île est un long crocodile vert aux yeux d’eau et de pierre »… Nicolas Guillen ne s’était pas trompé, Cuba est bien célèbre pour la diversité de ses paysages, autant terriens qu’aquatiques. Sans oublier les nombreuses grottes et piscines naturelles qui recouvrent l’île… Avec tout ces trésors en poche, on ne peut pas dire que Cuba soit lassant !

Habana vieja (vieux Havane)

Ca y est ! Nous sommes arrivés sur l’île crocodile ! Mais pas en bateau, malheureusement…Enfin, une petite escale terrienne ne nous fait pas de mal !

Arrivée à La Havane début mars, pour un mois-et-demi de vie terrienne… (Quelques petits réflexes de terriens ont été perdus !...Comme mettre le PQ dans les toilettes, et non dans la poubelle !). Nous commençons par l’hôtel Florida, au cœur de La Havane, qui est très calme et agréable. Une semaine entière à la capitale s’impose, pour découvrir le centre d’activité des Cubains, et les nombreux monuments que nous offre cette ville. Premier jour, première sortie. Le ciel est bleu, le soleil brille, et la chaleur règne ! Lunettes et casquettes pour tout le monde. Maman se dirige instinctivement vers l’office du tourisme, et demande le programme des spectacles, ballets et concerts (« On est à terre, autant en profiter » dixit maman) en anglais bien sûr, notre espagnol n’étant pas encore très au point (enfin…le capitaine se débrouille bien !). Ensuite, direction la Plaza de Armas, en commençant par une petite ballade courte pour se dégourdir les jambes. (Si vous vous posez la question, pas de mal de terre chez nous !) Puis un resto (je ne me souviens plus duquel ! Il y en a tellement eut !).

Durant cette découverte de la capitale, nous n’avons pas glandé, c’est sûr… Il y avait tellement de choses à faire et à voir ! Le Musée des Arts Décoratifs (où j’ai pu constater que les Cubains Juniors étaient très –vraiment très- doués en dessin…des tableaux magnifiques, peints par des enfants de 7 à 14 ans régnaient de toute leur splendeur sur des murs…blancs), les milliers de maisons coloniales typiques de Cuba, avec leurs patios ensoleillés, où encore l’incontournable Musée de la Révolution… Nous ne nous sommes pas ennuyés du tout-du tout ! Sans compter la valise entière de cours qu’on se trimbale ! Eh oui, le CNED nous suit partout !

Cuisine cubaine

Globalement, on ne peut pas dire qu’à Cuba,…la cuisine soit meilleure qu’en France. Au contraire. Le plus souvent, les seuls plats que vous avez sur un menu sont : poulet, porc, frites. Point-barre. On ne peut pas dire que ça soit…bon ! Enfin, je ne vais pas m’étaler sur la cuisine cubaine, car il n’y a rien d’autre à dire sur ce sujet.

Les célèbres américaines

Ah, impossible de passer à côté de celles là ! Roses, rouges, vertes, bleues, oranges, jaunes…Il y en a pour tous les goûts ! Bien que ne nombreuses d’entre elles transportent de nombreux et gros…américains, il est toujours rigolo d’embarquer d’en l’une d’elles  sans avoir demandé, mais en y étant invité, juste par sympathie (la plupart des Cubains apprécient la présence des touristes). Je me souviendrais toujours de ce vieux monsieur qui nous a invité dans sa veille américaine toute déglinguée…Il était tout fier de nous embarquer dans sa voiture qui crachotait et volait à chaque bosse (il fait dire qu’elle volait souvent, l’américaine…Les routes d’ici sont tellement défoncées !). Notre chauffeur à moustache nous lancera un grand :
-Gracias ! (Merci !)

Le tabac

C’était évidemment inévitable, les cigares de Cuba sont bien trop renommés pour passer à côté… Nous avons donc visité une fabrique de cigare dans le Vedado (quartier « moderne » de La Havane). Nous entrons dans un énorme bâtiment, où des colonies de polonais de pressent à la caisse. Le bruit est assourdissant, et on ne s’entend plus. Une guide vient à notre rencontre. Bonne pioche, elle parle le français ! (Ce n’est pas que l’espagnol nous embête, mais pour comprendre, c’est mieux en français…).

Elle nous fait monter par un large escalier, où de nombreux salariés font « une pause », le cigare vissé au coin de la bouche. La guide nous conduit dans une énorme salle, dans laquelle de nombreuses personnes, trois cartons posés devant leurs genoux, s’occupent des feuilles de tabac. Un carton pour les feuilles de tabac à préparer, un second pour la nervure centrale que l’on enlève sur chaque feuille sèche, et le dernier pour ranger les feuilles prêtes par couleur, odeur et goût (toute cette expérience nécessite 1 an d’apprentissage !).

Puis notre guide nous entraîne dans une autre salle, où la radio assourdissante crie ses programmes aux oreilles des travailleurs. Chaque matin, le journal est lu, puis un conte, et enfin, les programmes radio sont diffusés. Vous imaginez le bruit ! La salle où nous sommes maintenant concerne les cigares. Les vrais ! Composition d’un cigare : Un cigare est formé de quatre feuilles. La première donne le goût, la seconde la force, et la troisième la qualité. Ces trois feuilles sont soigneusement roulées ensembles, de façon à obtenir un boudin à peu-prêt correct. On pose enfin la quatrième et dernière feuille, celle qui donnera l’aspect du cigare, donc la plus belle feuille de l’ensemble. Puis le cigare est placé dans un « moule » pendant 10 minutes.

Ensuite viens le « tri » des cigares. Dans une petite salle calme et bien aérée, un groupe de femme, cigares en main, bougent à toute vitesse leurs yeux et leur bras. C’est hallucinant ! Notre guide nous apprend qu’elles trient les cigares par gammes de couleurs. Nous nous approchons discrètement. Mais comment font-elles ? Nous ne distinguons aucunes couleurs différentes, parmi ces vingtaines de tas ! Il faut avoir une excellente vue et une bonne technique, ce qui nécessite presque 3 ans d’apprentissage ! Puis les cigares sont rangés dans une boîte de cèdre par nuance, ce qui forme un joli camaïeu, seulement distingué par les pros !

« La bague » est finalement posée sur les cigares, indiquant la marque des cigares. Puis ils sont soigneusement rangés dans des boîtes en bois, étiquetée et tamponnée… Les cigares sont maintenant prêts, et ils n’attendent plus que leur propriétaire !