Teoula, voyage en famille autour de l'Atlantique
Barcelone
Encore et encore réveil matinal (bon n’exagérons rien, réveil à 8H00, mais c’est quand même sacrément tôt !). Vite, vite : il y a tant à faire et à voir dans cette superbe ville et le programme est chargé.
Nous avions expliqué en préambule aux enfants que nous allions voir les différentes réalisations d’un architecte audacieux, appelé Gaudi ayant vécu au début du XXème siècle et nous commençons par son œuvre la plus démesurée : la Sagrada Familia que nous atteignons après avoir traversé le quartier olympique et ses immenses esplanades, ponts suspendus, forums en verre, miroir et béton bleu et que nous prenons plaisir à photographier sous tous les angles.
Et, enfin, la récompense : découverte de cette immense « bougie qui dégouline » (dixit Juliette) et pénétrons sous une forêt de tournesols géants et d’arbres démesurés tout en laissant passer une superbe lumière bleue à cette heure de la journée (« on se croirait chez les Minimoys » dixit Colin !!). Car Gaudi, s’inspirait principalement de ce qu’il voyait dans la nature (cf artisanat catalan). Mais, le plus impressionnant reste la maquette qu’il a réalisé au début du 20ème siècle pour calculer les forces à l’intérieur de sa cathédrale avec de la ficelle et de petits paquets de sable : une merveille d’ingéniosité (les logiciels d’architectes ne font pas mieux aujourd’hui…).
Retournons maintenant à l’extérieur et intéressons-nous à la façade arrière représentant « la passion christ » que Gaudi avait déjà esquissée avant sa mort. Un fois que l’on a la clef pour la lire cette façade devient passionnante et les enfants aimèrent la façon dont il représentait le christ ressuscité, tout simplement, comme une homme paisible, assit entre les deux immenses flèches des clochers et regardant vers nous.
L’heure avance et nous nous dirigeons vers le grand boulevard « Gracia » pour découvrir d’autres réalisations de Gaudi et notamment la Pedrera, bel immeuble aux cheminées déguisées en chevaliers avec casques et fentes à la place des yeux et, là, c’est au tour de Colin et de Frank de craquer.
L’heure tourne et nos ventres crient famine … Mais, heureusement Frank et moi nous souvenons d’un délicieux bar à tapas basques (différentes des catalanes car sur un morceau de baguette avec des saveurs assez fines et étudiés genre chèvre et figue) et après quelques hésitations nous retombons dessus …. Mais il n’ouvre qu’à 21H00 … qu’à cela ne tienne nous irons visiter le musée Picasso tout proche comportant en majorité des œuvres de jeunesse.
21H00 pétante, nous mourrons de faim et pénétrons dans ce bar à vin qui se remplit à toute vitesse. Il faut viser les places stratégiques : au bar, près des assiettes à tapas et le must : réussir à trouver quelques hauts tabourets pour nos augustes postérieurs. Il s’avère que nous ne sommes pas trop mauvais dans ce sport, surtout les enfants qui, sans gêne aucune, n’hésitent pas à aller « piquer » ailleurs, l’air de ne pas y toucher (vraiment mal élevés ces petits français). Nous voici donc royalement installés dans la place, à déguster autant de tapas que nous le souhaitons (ils comptent simplement les petits cure-dents laissés dans les assiettes) et les discussions avec les voisins commencent… c’est ainsi que nous faisons la connaissance de Francine et de sa fille, étudiante à Barcelone et ravie (on la comprend et vive l’Auberge espagnole). Encore une famille qui voyage : 3 ans au Vietnam juste pour changer de vie. Elles comprennent et s’emballent pour notre aventure.
Après une bonne nuit de sommeil, nous sommes prêts à découvrir la vieille ville : son quartier gothique et ses rues animés du quartier juif. C’est vraiment sympa et détendu : guitaristes et jazz-band à chaque coin de rue, place del Rei, place St-Jaume et, de fil en aiguille, nous nous retrouvons devant le « Palau de la Musica » : superbe édifice « Art Nouveau » construit par un autre talentueux architecte catalan : Lluis Domenech i Montaner . Visite en anglais avec les enfants (cela leur fait le plus grand bien) avec traduction simultanée des parents. C’est avec des yeux aveuglés par la fantastique lumière naturelle que nous pénétrons dans ce grand auditorium (chose rare pour une salle de concert). De multiples symboles sont représentés dans ce palais : les légendes de la culture catalane, les fleurs, l’eau et la lumière servant à faire germer et pousser les talents … le plus impressionnant restant sans conteste l’énorme goutte d’eau au centre de la verrière, prouesse d’un verrier catalan. Dommage que nous ne restions pas plus longtemps, on y jouera du Bach après-demain ….
Passons maintenant aux choses sérieuses : visite du Corto Ingles, magnifique temple de la consommation catalane et descente dans le saints des saints …. rayon charcuterie (vous trouvez que nous parlons trop de bouffe ? Vraiment ?). Nous nous dirigeons à l’odeur et découvrons une caverne d’Ali Baba dans laquelle pendent des centaines de Ramon Iberico, Pata Negra et autres délices attendant sagement d’être consommés. Pour nous, ils seront juste dévorés des yeux et cela donna lieu à un dialogue surréaliste : « On pourrait en prendre un et condamner un coffre avant ? Et, si on l’accrochait dans la salle de bain des enfants ? » ….bref, nous sortirons de cette antre avec une trentaine de tranches de pata negra qui seront instantanément consommées !!
La verdure et la nature nous manquent : direction le Parc Güell (encore et toujours du Gaudi, nous ne nous en lassons pas) situé en dehors de la ville. Nous nous perdons et suivons un groupe de Schpounz tout aussi perdu que nous … Heureusement que Frank a été scout dans une vie antérieure ! C’est donc en suivant le soleil que nous débouchons sur la magnifique esplanade aux assises serpentines décorées de milliers de tessons de poteries. J’imagine qu’à 8H00 du matin c’est très joli, mais là …. Le mot ne convient pas : c’est bondé, plein de gros à la carnation rouge ou rose à casquette prenant des poses…. Je ne prendrai qu’une coquette catalane en train de se remaquiller tranquillement au milieu de toute cette excitation.
Nous ne manquerons pas de faire aussi le test de l’écho sous les grandes colonnes et les plafonds recouverts de milliers de tessons de verre et de poteries. C’est vraiment impressionnant comme travail.
Nous essaierons désespérément de prendre une photo devant le bel iguane situé à l’entrée du parc, mais, peine perdue, des dizaines d’autres ont la même idée et c’est avec amusement que nous apercevons un iguane en simili cuir avec qui l’on peut tranquillement prendre la pose.
Retour sur Teoula où nous disons au revoir à nos copains les yachts et partons pour notre première navigation de nuit en direction des Baléares.
Mais cela commence plutôt mal : un près serré et les vagues contre nous, la table du carré fait des bonds et Juliette et moi commençons à blêmir … et cela pendant trois heures !! Puis, tout à coup, sans prévenir, plus de vent du tout …. Nous continuerons donc au moteur et y resterons toute la nuit. Ce furent donc trois quarts de deux heures plutôt cools à surveiller sur l’AIS (radar) le passage des cargos très nombreux dans ce périmètre-là.
Nous arrivons en vue des côtes de Majorque le lendemain en fin d’après-midi après moins de 24 heures de traversée sans problème (les enfants en ayant profité pour avancer leur CNED) et nous amarrons sur les superbes pontons du Club de Vela de Port Andratx. Quelques minutes nous suffisent pour enfiler nos maillots et direction la toute nouvelle piscine du Club où nous nous détendons tranquillement avant d’aller admirer le magnifique coucher du soleil, un verre de vin à la main et au son très jazzy d’un saxo quelque part sur les quais, tchin !!
Palau de la Musica