Teoula, voyage en famille autour de l'Atlantique

Baracoa, par Juliette

27/05/2009 11:31

Baracoa



Une des villes les mieux placées côté cuisine, dont le célèbre chocolat... (Tiens, ça faisait longtemps !)

Plongée au cœur d’une forêt pleine de chants d’oiseaux, elle ravira toute la famille, avec son hôtel « El Castillo », piscine et vue plongeante sur la ville, sans oublier la compagnie de Genesis, rencontré à Guardalavaca. Le carnaval se prépare, et les répétitions vont bon train, même parfois jusqu’à très bon train (c'est-à-dire jusqu’à 3 heures du matin !). Résultat : papa et maman ont trouvé le moyen de changer 4 fois de chambre !


Museo del Carnaval


Cela fait maintenant deux jours que nous sommes à Baracoa. Le premier fut rempli par les baignades entre amis et les cours, et le second par une visite de la ville. Nous déambulions depuis un bon moment dans les ruelles étroites du village, jusqu’au moment où maman, le guide collé sous le nez, poussa un soupir de soulagement :
-Le voilà !
Eh oui, nous cherchions depuis un bon moment le Museo del Carnaval… Et il semble que ce n’était pas une trop mauvaise idée, car une musique entrainante s’échappe de l’immense porte en bois peint, et Colin se met déjà à danser dans la rue… Nous entrons discrètement, et sans nous laisser le temps de tourner la tête, une grosse dame nous emmène déjà vers une cour intérieure, où deux femmes en robes colorées dansent la salsa. Une vingtaine de touristes polonais sont agglutinés autour de la scène, et claquent des doigts…en cadence (pour certains, oui, et pour d’autres…non !). Un petit orchestre joue pour les danseurs, et les femmes laissent place aux hommes, machette à la main, qui entament un danse énergique et compliquée, tout en magnant la machette avec précision…et précaution !

Puis une dame apparaît, un chapeau de paille enfoncé sur le crâne et un outil à la main. Elle nous sourit sournoisement, puis commence à enlever la chaussure d’une polonaise –qui pousse des cris de singe- ! Elle échange les escarpins avec les grosses baskets d’un bonhomme rougeau…Puis elle remplace un sac avec l’autre, échange son chapeau contre celui d’Alizée (la plus jeune des 4 enfants de Genesis), qui ne comprend plus rien…Quel fou rire !

Nous rattrapons notre coup d’œil raté de tout à l’heure sur les costumes, et nous pénétrons enfin dans le musée. Une odeur de vieux tissus et de papier mâché nous happe dès les premiers pas. Nous découvrons une salle uniquement décorée d’un énorme et magnifique dragon en plâtre. Cette pièce est une des plus recherchée du carnaval de Baracoa. Il est vrai qu’elle est magnifique, avec ses ailes fines et décorées de mosaïques, sa tête imposante et ses yeux vert émeraude…


Yumuri


Cette magnifique ballade à commencée un beau jour d’avril, dans la jungle de Baracoa, sur le bout du bout du pays, à l’extrême Est de Cuba. Nous nous garons sur un parking pratiquement désert, toujours en compagnie de nos amis de Genesis (dans une voiture, cette fois, pas sur leur bateau !), à côté d’un bar un peu désert lui-aussi. Et là, surprise ! Une cinquantaine de paysans nous sautent dessus, et nous proposent toute sorte de choses : ballades en barques, chocolats, déjeuner,… Nous sommes rapidement envahis par tout ces gens qui ont l’air si pauvre, mais pourtant heureux…Comme quoi, la richesse ne fait pas le bonheur ! Nous optons finalement pour un tour en barque jusqu’à une petite île, située au fin-fond la vallée « Yumuri », suivi d’un repas sur-place, et d’une baignade en compagnie des écrevisses.

Vous vous demandez surement ce que « Yumuri » signifie…Nous aussi ! Mais, heureusement, un jeune homme répondra à notre question : « Yumuri » signifie en fait « Je meurs » en dialecte Indien. Ce n’est pas très gai, je vous l’accorde…Mais l’histoire de cette vallée n’est pas si tragique que ça. Au temps de Napoléon, et par conséquent de l’esclavage, les Espagnols prirent l’Est de Cuba, où ils récupérèrent des Indiens pour travailler dans les champs de canne à sucre. Or, ceux-ci n’apprécièrent pas du tout, et organisèrent une sorte de révolte. Au pied de la falaise, les Indiens les plus hardis se regroupèrent, et se jetèrent du haut de la falaise en criant « Yumuri ». La vallée prit donc ce nom, en honneur à tout les Indiens qui préféraient mourir en tant hommes libres plutôt qu’en esclaves…

Après cette impressionnante histoire, un autre jeune homme nous invite à monter dans sa barque, et nous emmène à coups de rames vers la fameuse « île ». Nous nous retournons, Marine, Eloïse et moi, et là…SURPRISE ! Toutes les femmes dont nous avions fait connaissance auparavant, nous suivent à la nage ! Et, devinez-quoi…une dame de plus de soixante ans les accompagne ! Quelle pêche ! La surprise passée, et la barque échouée, nous débarquons tous en même temps sur l’île. « Tous », c’est… : nous, Teoula et Genesis, nos deux, quatre ou six guides (personne ne sait combien ils sont, ils veulent tous l’être !), nos vingt courageuses dames, et le cuistot…Belle équipe, n’est-ce pas ?

Toute la troupe se dirige vers un coin d’ombre où marcher sans rôtir sur place. Sans le savoir, nous sommes en train de marcher sur le sol d’une rivière, qui normalement coule un peu plus tard dans l’année. Puis nos six ou dix guides (tiens, la famille c’est agrandie !) nous mènent vers un étroit chemin de terre, coincé entre un énorme palmier royal et un imposant tronc mort. Soudain, au détour d’un arbre, une femme abaisse une branche et nous montre du bout du doigt un nid aussi minuscule qu’une balle de golf. Et dedans…deux minuscules oiseaux-mouches nous fixent d’un air apeuré. Ils sont vraiment tout petits, et ils ont l’air si faible que l’on n’ose même pas cligner de l’œil, de peur de leur faire peur (imaginez-vous, les petits d’un oiseau-mouche, qui est déjà le plus petit du monde ! Ses petits mesurent la moitié d’un petit doigt humain !). Puis la dame remet doucement la branche en place : la maman veille, et mieux vaut de pas la perturber…

Une fois arrivés, après une vingtaine de minutes à serpenter entre les rochers et les troncs d’arbres, noud découvrons une petite rivière fraîche qui nous donne bien envie… Un plongeon en compagnie des écrevisses (impossible de voir les plus grosses…) et un peu de sport en remontant le courant, puis nous mangeons avec appétit le riz-poisson du chef…Cette ballade sera pour nous inoubliable, en compagnie de ces… « Yumuriens » ?!


Retour sur Teoula


Ca y est, Cuba est terminé ! Après un passage rapide à Santiago, nous relions Santiago-La Havane, puis La Havane-Martinique (grèves terminées, heureusement !), et nous retrouvons avec un certain soulagement notre cher Teoula…hors de l’eau ! Mais quelle idée ?! Un bateau, c’est sur l’eau, et un camion, c’est sur terre non ?! Eh bien, pour tout vous dire, on voit bien la différence entre un bateau sur terre et un camion dans l’eau ! Un bateau posé sur terre, et maintenu par des planches de bois pourries, sur une aire de carénage complètement glauque, avec pour seule compagnie des chiens galeux, non merci ! Pourtant, nous avons dû tenir quatre jours dessus…et ce n’était pas de la tarte, je peux vous le dire ! Avec la mangrove à deux pas, les moustiques se régalent… En gros, vous l’avez compris, c’est L’HORREUR ! Nous commençons à apprécier un peu moins notre retour…sur terre !

Sans compter les premières manœuvres, foireuses sans aucun doute… Le temps de reprendre le bateau en main, et c’est parti !

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 Aquarelle, by Juliette

 Avec nos amis de Genesis

 En route pour le carnaval